Le titre dit crûment ce qu’il a à dire. Il expose le débordement de l’actuelle présidence vers vos chaussettes. Il met en scène, sous les projecteurs de l’histoire qui se vrille, les lacunes éthiques d’un potentat décomplexé, nourri au poulet frit Kentucky. Et c’est un carnage!

C’est que l’actuel président et homme d’affaire est assez caricatural, hautement sous-performant contrairement à ses fantasmes. Celui-ci ne possède même pas le charisme d’une balayeuse. Narcissique, obèse et imbu de lui-même, Trump défit toutes les conventions et toutes les analyses possibles depuis son entrée en fonction à la maison blanche. Tel est la présente situation… On nage dans le chaos après quatre années consacrées à la déconstruction d’une nation par un pilote fou orientant ses velléités politiques en fonction de ses besoins personnels. Pourtant Trump reste l’homme que plusieurs Américains plébiscitent encore (42%), et on ne cesse d’être étonné par ce soutien inconditionnel de leur part – selon des études universitaires poussés, on a pu évaluer le quotient intellectuel moyen de ceux-ci : globalement des imbéciles et des ignares (Political Psychology, Katarzyna Jasco; Stanford Educational Data Archive, Average IQ of Trump voters; et l’article de Bobby Azarian Ph, D, Mind The Machine : An Analysis of Trump Supporters 5 key Traits). S’en surprendra-t-on?

C’est donc dans un contexte de haute tension que nos voisins s’enlignent vers les élections du 3 novembre prochain, avec ce risque non-négligeable de basculer dans la dictature totale et peut-être même dans la fureur sauvage d’une seconde guerre civile, qui, techniquement, est déjà amorcée quand on regarde objectivement les faits.

L’adjonction de la bigoterie et de l’incompétence d’un seul homme, soutenue par un parti Républicain pathétique et en crise d’identité, aura contribué à saccager le pays et son système de ¨check and balance¨ jusqu’alors assez efficace. Sous Trump, la constitution n’est plus qu’un torchon.

Le mensonge est devenu une marque de commerce et de nombreux scandales s’y sont succédés : une manière amusante de faire parler de soi, culminant vers des politiques inopérantes.

Ultimement immunisé par la répétition des frasques de leur président, plus rien ne semble choquer l’auditoire. L’apathie s’est installé aux commandes bien qu’on grince des dents au journal du soir. L’Amérique du spectacle s’étale simplement, mur à mur, dans toutes les directions possibles. En 2020, le bateau est en déperdition, sans voile ni gouvernail, alors que l’équipage, fortement hypnotisé par l’illusion de sa destinée manifeste, reste encore accroché au récit glorieux d’une histoire avariée par un lyrisme collectif prétentieux, revisité et aveugle. Cette version sacralisée de leur histoire, dont se drape la nation entière, se raconte en boucle de génération en génération, pour entretenir le feu d’un flambeau depuis longtemps affaissé, sinon dans les films d’Hollywood, où on nous présente l’Amérique et le peuple Américain comme étant des héros bien intentionnés toujours triomphants des embûches temporaires.

Même si Trump perd ces prochaines élections, s’en est fait de l’empire et de ses prétentions morales, économiques et militaires. On assiste présentement à la fin d’un cycle dont les conséquences seront fâcheuses, imprévisibles de par leur ampleur, bien au-delà du continent.

Cela entraînera des changements majeurs dont celui d’un recul démocratique dans les pays occidentaux qui vacillent déjà vers un autoritarisme latent; grâce aussi à une classe politique dont les orientations corporatistes sont à peine voilées.

Quant aux finances, si on observe bien le système des banques centrales, c’est le gris qui domine le ciel. L’instauration possible d’une nouvelle monnaie suivant l’endettement des états n’est simplement plus un scénario impossible.

Outre ces élections et son issue, la société Américaine poursuivra ses mutations qui font déjà monter la sauce. On vérifiera concrètement les scénarios probables et improbables qui s’actualiseront, bien malgré nous, avec les événements prochains suivant les résultats… Attachez votre ceinture!

Sur le plan socio-ethnologique, le visage de l’Amérique a fortement muté dans les 10 dernières années et la montée en force de certaines idéologies conservatrices en offre un bel exemple. Celles-ci, ultimement, exposent les lignes d’une fracture démographique et d’un changement de paradigme dans la répartition des pouvoirs de classes qui ternissent les relations. Si certains illuminés crient haut et fort aux complots et à la nécessité de se rebeller (advenant une défaite de Trump), c’est tout simplement que l’affaiblissement de leurs forces vives les rend vulnérables et qu’il importe dès lors de se créer un univers bien à soi dans lequel le cerveau conserve le podium à tout prix. Les WASP ne dominent plus l’échiquier politique! Plusieurs groupes ethniques marginalisés jusqu’alors ont acquis du pouvoir, et leur ascension marquée bouscule les bonnes vieilles habitudes politiques, sociales et idéologiques.

Noirs et Hispaniques ont maintenant leur mot à dire et leur présence ne peut plus être tamisée. Le ressentiment sur le terrain se mesure. La crainte est palpable. Et les erreurs du passé sont lourdes de conséquences.

Le contrepoids idéologique face aux forces de droite s’exerce pourtant, via un militantisme exacerbé de la part des ¨libéraux¨ qui réagissant aux attaques, à la violence et aux provocations; mais l’insatisfaction reste le dénominateur commun dans cette collectivité déchiquetée.

L’Amérique en confrontation qu’on observe présentement dans les rues est une prémisse des conflits de demain.

Le clivage polarise les débats. Soit on en a contre la violence policière, soit on milite pour plus de fermeté dans l’application de la loi par ses représentants, soit on en est pour l’égalité des races, soit on nie les effets délétères d’une quelconque ségrégation ancienne et actuelle, soit on en a contre l’économie sauvage dont l’aveuglement froid décapite notre planète, soit on soutient la primauté des pétrolières, niant du même jet les changements climatiques, autant que le déclin environnemental qui mine notre destinée, etc.

Depuis 2016, Trump écorche nos violons et les alliances se sont effondrées de par le monde; ce vide a fait place libre à certaines intrusions politiques. On pense entre autre à la Chine qui a su profiter de la situation et aux nouvelles réalités géopolitiques correspondantes.

Le monde est un casse-tête d’incongruités et les contradictions entre une vérité fuyante et une fiction vertigineuse s’exposent. Les gens désespérés par l’ineptie et les ratés de cette classe politique déconnecté en viennent à se méprendre sur tout, incapable de discriminer correctement le faux du vrai. On leur a tant menti.

Les solutions magiques ont la côte en occident, et plus encore dans un pays comme les États-Unis, où la pensée magique de Disney prévaut. L’expansion du pouvoir religieux est un des aspects les plus évidents de cette dérive, alors que la science, pourtant, n’a cessé de battre en brèche ces foutaises dogmatiques, qui, toujours nous ont divisés.

Trump est le 45ème président. Depuis les fondements constitutionnels, il y a eu un enchaînement démocratique qui fut respecté par tous les participants politiques, peu importe leurs orientations idéologiques. Cela aussi pourrait bien changer…

Trump supporte à mots couverts certains groupes (des milices) déterminés à s’investir dans la lutte par des actions violentes contre l’opposition, advenant une victoire démocrate. Le général James Mattis a eu ce commentaire assez révélateur récemment: Trump est le seul président qui ne vise pas à réunir les Américains.

En fait, Trump, n’en a que faire de la vérité et des règles en vigueur.

Grab Them By The Pussy!

Des psychiatres à travers les États-Unis ont décrié l’instabilité et les lacunes évidentes de l’homme. Cette mise en garde quant à ses capacités de gouverner a été occultée, mais la planète constate à l’unisson la sénescence du grossier personnage!

L’ombre sale a contaminé la scène politique comme jamais auparavant. Qui l’aurait cru? Qui aurait pu anticiper qu’un président Américain agisse de la sorte, sans la moindre convenance pour la constitution et ses balises démocratiques.

Les Républicains, quant à eux, dans les prochaines années, risquent l’arrêt cardiaque en tant que regroupement politique. Leur futur n’est simplement pas garanti. L’idiotie de leurs positions sans fondement logique, et leurs supporteurs délirant, risquent maintenant d’entraîner le pays vers sa chute à force d’un matraquage idéologique interne qui a fait des dommages.

Si certains individus – des Républicains d’allégeance -, sanctionnent les républicains aujourd’hui, et réservent leur vote pour les Démocrates plutôt que de souscrire aveuglément à la dérive de leur parti, et que les démocrates remportent l’élection du 3 novembre, rien ne sera pourtant réglé. Sans compter le résultat lui même, qui pourrait retarder au-delà du 3 novembre – comme ce fut le cas en 2000 (Bush vs Gore).

De plus, la nullité du programme politique qu’offre l’équipe de Biden n’a rien de galvanisant. C’est médiocrement neutre. Cela est consternant dans le contexte: le courage et l’audace auraient été appréciés.

Les statistiques semblent accorder une victoire décisive aux démocrates, même dans les swings states. Paraît-il qu’un tsunami est à prévoir? La relève idéologique, menée par de jeunes politiciens brillants au sein du parti démocrate, a pourtant été freinée en amont, et ceux-ci n’auront que peu d’emprise sur les orientations de cette nouvelle administration aux effluves de cercueil.

Biden est vieux. Et lui aussi n’a pas toujours toute la maîtrise de ses facultés cognitives.

Pour bien faire les choses, n’oubliez pas votre siphon et vos bottes de caoutchouc. Car comme nous l’annoncions en entrée de jeu : les cuvettes débordent!